Parole donnée à monsieur Pierre Niemczynski, pédicure-podologue à Aurillac
La mise en place récente d’un Conseil régional de l’Ordre des pédicures podologues nous a amené à rencontrer son président, monsieur Pierre Niemczynski, qui exerce dans le Cantal à Aurillac afin de mieux connaître sa profession.
PSA > M. Niemczynski, merci de nous recevoir et de nous consacrer un moment pour répondre à nos questions. Pouvez-vous nous donner des informations sur le Conseil régional de l’Ordre ?
PN > Les Conseils régionaux ont commencé leur mise en place dès la suite des élections en juin 2006 et notre assemblée constitutive a eu lieu en juillet 2006.
La composition du Conseil régional d’Auvergne est la suivante :
Les membres titulaires |
Les membres suppléants |
Pierre NIEMCZYNSKI |
Président |
Cyril MARCHOU |
Gilles THIBAULT de BEAUREGARD |
Vice-Président |
Christian DE FRUTOS |
Céline LANDREA |
Secrétaire Général |
Brigitte BOREL-VERSECI |
Yves METAYER |
Trésorier |
Gérard SOULIER |
Précisons qu’il n’y a pas d’instance départementale de l’Ordre pour les pédicures-podologues.
Les commissions obligatoires ont été créées :
- commission de conciliation,
- formation restreinte,
- chambre disciplinaire de 1ère Instance.
ainsi que des groupes de travail :
- commission de solidarité,
- commission compétences et évaluation des pratiques.
Le siège du CROPP Auvergne se situe :
1 bis, av. de la République
63100 Clermont-Ferrand
Tél. 04 73 90 82 58
Fax : 04 73 90 44 30
Notre secrétaire répond depuis mi mars 2007 aux appels des confrères et consœurs :
- les lundi et mardi de 9h à 12h30,
- le jeudi de 9h à 12h30 et de 13h30 à 17h30,
- le vendredi de 9h à 12h.
Le Conseil national possède un site (provisoire) : http://www.onpp.fr/
A l’instar des autres ordres professionnels, ses rôles sont :
« ……… la défense de l'honneur et de l'indépendance de la profession, veille au maintien des principes de moralité, de probité et de compétence et à l'observation, par tous ses membres, des droits, devoirs et obligations professionnels, ainsi que des règles édictées par le code de déontologie prévu a l'article L. 4322-14. ». II accomplit sa mission par l’intermédiaire des Conseils régionaux et du Conseil National.
1-Rôle moral :
L'Ordre a la charge de concevoir et rédiger le code de déontologie, de l'adapter aux nécessités de la profession en constante évolution technique, économique et sociale, de le faire évoluer dans l’interet des patients. II appartient a l'Ordre de veiller à son application et à son respect. L'Ordre, organisme autonome, dont les conseillers sont élus par les pédicures-podologues, est financé par eux seuls, ce qui garantit l'indépendance, défend les intérêts des patients et les intérêts moraux de la profession. II est, éventuellement, le conseiller naturel (mais non obligatoire comme les syndicats) des pouvoirs publics.
2- Rôle administratif :
L'Ordre dispose d'un pouvoir réglementaire. II doit établir et tenir à jour un tableau auquel ne peuvent être inscrits que les pédicures-podologues diplômés d'Etat remplissant les conditions légales et les conditions de moralité requises. L'Ordre intervient également dans le processus de qualification des podologues (titres autorisés ou non sur les plaques et ordonnances), dans la surveillance des contrats ou il peut imposer des clauses dites essentielles, dans les autorisations des cabinets secondaires. II veille également au respect d'une pratique non commerciale, à l'interdiction de toute publicité... etc.
L'Ordre a une fonction de surveillance des conditions d'exercice de la profession, fonction qui fait de lui, organisme strictement professionnel, le garant d'un service public.
3- Rôle juridictionnel :
Le législateur a voulu que les pédicures-podologues puissent être jugés et éventuellement sanctionnés par leurs pairs connaissant bien les problèmes soulevés par les patients ou par l’exercice de la profession.
PSA > En Auvergne, quelles sont les caractéristiques démographiques de votre profession ?
PN > Les pédicures podologues sont à peu près 150 en Auvergne et ils exercent en mode libéral. La répartition départementale est la suivante :
- Allier : 46
- Cantal : 13
- Haute-Loire : 25
- Puy-de-Dôme : 64
Un grand nombre d’entre eux intervient de plus dans diverses institutions, centres hospitaliers et réseaux de soins, sous contrat avec ces établissements ou ces structures, ainsi que dans les zones plus difficiles d’accès, par des soins à domicile ou des cabinets secondaires.
PSA > Quel est le cursus pour obtenir le diplôme de pédicure-podologue ?
PN > Le diplôme d’État de pédicure podologue s’obtient en 3 ans après le baccalauréat.
Ils existe 11 Instituts de formation en France (Paris, Lille, Rennes, Nantes, Bordeaux, Toulouse et Marseille), dont 8 sont privés (5000 à 8000 € /an) et 3 sont publics.
PSA > Quel type d’actes réalisez-vous ?
PN > C’est l’article R4322-1 du Code de Santé Publique qui fixe notre domaine de compétence.
Le pédicure-podologue soigne entre autres sans prescription médicale préalable les hyperkératoses, les verrues plantaires, les ongles incarnés et onychopathies. Il pratique aussi l’exfoliation et l’abrasion des téguments et des phanères. Il peut également traiter les conséquences des troubles sudoraux, dispenser des soins d’hygiène du pied. Il peut prescrire et appliquer des topiques d’usage externe (dont la liste est fixée par arrêté ministériel).
PSA > Êtes-vous habilités à délivrer des articles d’appareillage ?
PN > Un pédicure-podologue peut prescrire, confectionner et mettre en place des prothèses, des orthèses, des semelles orthopédiques et d’autres appareillages podologiques destinés au traitement ou à la prévention des affections épidermiques et unguéales du pied.
Il est à souligner que le nombre d’actes remboursables sur prescription est actuellement très limité : il est souhaitable que cette nomenclature évolue.
PSA > Quelles sont vos relations avec les autres professionnels de santé ?
PN > Le domaine de compétence d’un pédicure-podologue concerne un nombre important de pathologies, les relations inter professionnelles sont donc indispensables afin de rentrer dans une cohérence de traitement et de tenir compte de la polypathologie de certains patients. Les contacts s’établissent donc avec un grand nombre de professionnels de santé en plus du médecin traitant : gériatres, rééducateurs, dermatologues, rhumatologues, diabétologues, vasculaires, orthopédistes et kinésithérapeutes.
Certains de mes confrères podologues, plus orientés vers la posturologie, travaillent également avec des chirurgiens-dentistes.
PSA > Comment voyez-vous l’avenir de votre profession ?
PN > L’avenir de la profession ? Je pense que les pédicures-podologues seront de plus en plus à l’initiative de recommandations de bonnes pratiques, d’études scientifiques sur leurs traitements et feront plus de publications. En même temps, ils seront plus sollicités pour leurs compétences dans le domaine des pathologies de la marche où il reste beaucoup à découvrir et à prouver.
PSA > Monsieur Niemczynski, merci de nous avoir reçu et d'avoir pris du temps pour répondre à nos questions. Souhaitons que votre intervention fasse un peu mieux connaître l’activité de pédicure-podologue aux autres professionnels de santé qui lisent PSA.
Consultez :
- les recommandations professionnelles de la HAS concernant la pédicurie-podologie
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