N° 23 - Février 2007
 

 

Retour sur la soirée consacrée au diabète

Le public a répondu présent et est venu nombreux assister à la conférence-débat tout public qui s’est tenue le 11 janvier 2007 à la faculté de médecine de Clermont-Ferrand sur le thème «L’épidémie mondiale de diabète, que pouvons-nous faire ?».

Accueilli par le professeur Igor Tauveron(*), le professeur Pierre Lefebvre(**), président de la société mondiale de diabétologie, a présenté un panorama complet sur le diabète en 2007, problème majeur de santé publique : l’évolution mondiale du diabète, les risques inhérents à la maladie, les actions de prévention à mettre en œuvre ainsi que les espoirs pour les malades.

Le professeur Lefebvre a clairement démontré l’évolution exponentielle de la maladie dans le temps et sa corrélation avec l’évolution de l’obésité de par le monde. Les courbes se juxtaposent, démontrant l’urgence des actions de prévention à mettre en œuvre, notamment en terme de dérive alimentaire, d’éducation des jeunes, ou de sensibilisation des populations et des politiques.

On note, suivant les pays, de très fortes disparités dans la mise à disposition et le coût de l’insuline, état de fait inacceptable. Si la baisse du prix du médicament – depuis peu inscrit sur la liste des médicaments essentiels - a été négociée avec les industries pharmaceutiques, le libre accès est loin d’être généralisé.

Le diabète de type 1 est une affection rare qui touche actuellement en France 5500 enfants entre 0 et 14 ans sur les 300 000 français traités. Le diabète de type 2 représente la majorité des cas de diabète, soit 95 %, pour les 20 – 79 ans. En 2007, on dénombre en France 3 616 000 malades sur 250 millions dans le monde. Ces chiffres devraient augmenter respectivement à 5 et 380 millions d’ici 2025, d’où le constat alarmiste qui est fait par le professeur Lefebvre sur les risques d’une épidémie mondiale.

Il est dès lors nécessaire d’informer et de sensibiliser les différentes populations en leur assurant une meilleure qualité des soins, une meilleure couverture sociale, tout en évitant les discriminations. Concrètement, certaines pratiques devraient se généraliser, à savoir la recherche de la maladie dans les familles à risque, les dosages opportunistes de la glycémie, voire la mise en œuvre de dépistages massifs si ne se posait le problème de la rentabilité. L’activité physique encadrée médicalement et une alimentation équilibrée, constituent des éléments importants de la prise en charge du diabète. Par ailleurs, il faut combattre certaines idées reçues comme celles de repousser au maximum le passage à l’insuline vécu comme une punition, alors que ce traitement est capable d’apporter un réel bien être.

Des espoirs, une prise de conscience :

Outre une prise de conscience collective face à la menace de cette maladie, des espoirs sont permis dans les 10 ans à venir. La recherche s’oriente vers une éventuelle vaccination dans les familles à risque, des greffes plus aisées de pancréas, producteur d’insuline, ou de cellules souches reprogrammables.

Le 11 janvier 1921, pour la première fois, un adolescent qui devait mourir du diabète, recevait de l’insuline et échappait aux conséquences désastreuses de sa maladie. L’espoir naissait pour les nombreux malades atteints du diabète. Aujourd’hui, si cette maladie est mieux connue et mieux gérée, l’épidémie menace la planète. C’est pourquoi il faut prévenir et agir avant qu’il ne soit trop tard.

(*) endocrinologie, diabète et maladies métaboliques, CHU Clermont-Ferrand.
(**) diabétologie, CHU Liège, Belgique.

vers la page d'accueil ... vers la page précédente ... retour à la page d'accueil retour à la page d'accueil