N° 16 - Juin 2006
 

La prévention en questions

La politique de santé française jusqu'à présent essentiellement fondée sur la prise en charge des soins curatifs fait aujourd'hui une place importante à la prévention.
Réaffirmée par la réforme d'août 2004 et la convention des médecins du 12 janvier 2005, la mission de prévention du médecin traitant s'inscrit concrètement dans les textes.

L'avenant n°12 à la convention définit pour la première fois les engagements des médecins en la matière, autour de 3 thèmes sur lesquels nous vous proposons de faire le point : iatrogénie médicamenteuse, cancer du sein et diabète de type 1 et 2.

Vous trouverez également des données sur le suivi et les examens complémentaires des diabétiques de type 2 en Auvergne en 2005.

1 - Iatrogénie médicamenteuse

L'enjeu sanitaire :

  • la iatrogénie est responsable de 128 000 hospitalisations par an et 10 000 décès,
  • une personne sur dix âgée de plus de 65 ans, consomme régulièrement 7 médicaments ou plus par jour, soit en moyenne 30 patients par médecin traitant.

L'objectif :

Diminuer les risques liés aux effets indésirables des médicaments chez les plus de 65 ans.

Rôle du médecin traitant :

  • faire périodiquement une revue de l'ensemble des médicaments consommés par vos patients âgés prenant au moins 7 médicaments par jour,
  • éviter les médicaments redondants ou inadaptés,
  • alerter les patients sur les risques encourus,
  • éviter des prescriptions hivernales supplémentaires par la promotion de la vaccination antigrippale.
2 - Diabète de type 1 et 2

L'enjeu sanitaire :

Au moins d'un patient diabétique sur deux bénéficie de trois des principaux examens recommandés par la Haute Autorité de Santé (HAS) :

  • 3 dosages annuels d'hémoglobine glycosylée (HbA1C),
  • une consultation annuelle d'ophtalmologie,
  • un ECG annuel.

L'objectif :

Prévenir les risques cardio-vasculaires en améliorant la prise en charge des patients diabétiques.

Rôle du médecin traitant :

  • assurer l'éducation du patient, vous-même ou conjointement avec des correspondants, afin de réduire les facteurs de risques,
  • mettre en oeuvre systématiquement les recommandations de bonnes pratiques de la HAS dans le suivi des patients.
3 - Cancer du sein

L'enjeu sanitaire :

  • 1 femme sur 8 est susceptible d'être confrontée au cancer du sein au cours de sa vie,
  • le nombre annuel de nouveaux cas détectés a doublé en vingt ans (42 000 contre 21 200 cas en 1980),
  • moins d'une femme sur deux âgée de 50 à 74 ans est entrée dans le programme de dépistage organisé.

L'objectif :

Atteindre un taux de participation de 80 % des femmes dans le programme de dépistage organisé, condition nécessaire pour que l'effet soit significatif en termes de réduction de mortalité.

Rôle du médecin traitant :

Le dépistage organisé est un examen de qualité totalement pris en charge par l'Assurance Maladie :

  • une double lecture, qui permet de détecter 8 % de cancers supplémentaires,
  • l'assurance qualité, c'est-à-dire la vérification systématique des appareils de radiologie.

D'aucuns pourraient reprocher à ce programme son manque d'ambitions. Mais, à l'heure où tous les médecins se plaignent de la lourdeur de leurs différentes tâches, peut-on raisonnablement reprocher aux partenaires conventionnels d'avoir privilégié des thèmes facilement accessibles (tout en conservant un véritable enjeu de santé) ?

Une chose est sûre, c'est que l'Assurance Maladie développera des outils visant à faciliter le travail des médecins dans ce domaine, et que l'engagement de tous dans ce premier exercice de la prévention médicale conventionnelle aura des effets mesurables sur la santé publique.

Ainsi, l'accord définit les pratiques et procédures contribuant à la réalisation de mammographies en dehors du dépistage organisé. Il précise les obligations réciproques des parties dans ce domaine, permettant une activité mammographique d'un haut niveau de qualité, identique sur l'ensemble du territoire ainsi que les modalités de suivi et d'évaluation.

Consultez l'AcBUS relatif à la mammographie

Le suivi et les examens complémentaires des diabétiques de type 2 en Auvergne en 2005.

Où en sommes nous ?
Le Service du contrôle médical Auvergne a réalisé un n° spécifique de la revue Analyses Stat Thérapeutique qui fait le point sur le diabète de type 2 basé sur l'analyse des données issues du régime général durant l'année 2005. Comme vous pourrez le constater, si l'ensemble des départements de la Région Auvergne a dépassé le seuil de 80 % pour le dosage de l'hémoglobine glyquée, et a vu une amélioration certaine pour le suivi des bilans lipidiques et le dosage de la créatinine, des efforts sont encore à réaliser en ce qui concerne le suivi ophtalmologique et cardio vasculaire en particulier pour le Cantal.

Consultez l'étude du Service du contrôle médical sur le diabète de type 2

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