La
prévention en questions
La politique
de santé française jusqu'à présent essentiellement fondée sur la
prise en charge des soins curatifs fait aujourd'hui une place importante
à la prévention.
Réaffirmée par la réforme d'août 2004 et la convention
des médecins du 12 janvier 2005, la mission de prévention du médecin
traitant s'inscrit concrètement dans les textes.
L'avenant n°12
à la convention définit pour la première fois les engagements des
médecins en la matière, autour de 3 thèmes sur lesquels nous vous
proposons de faire le point : iatrogénie médicamenteuse, cancer
du sein et diabète de type 1 et 2.
Vous trouverez
également des données sur le suivi et les examens complémentaires
des diabétiques de type 2 en Auvergne en 2005.
1 -
Iatrogénie médicamenteuse |
L'enjeu sanitaire
:
- la iatrogénie
est responsable de 128 000 hospitalisations par an et 10 000 décès,
- une personne
sur dix âgée de plus de 65 ans, consomme régulièrement 7 médicaments
ou plus par jour, soit en moyenne 30 patients par médecin traitant.
L'objectif
:
Diminuer les
risques liés aux effets indésirables des médicaments chez les plus
de 65 ans.
Rôle du médecin
traitant :
- faire périodiquement
une revue de l'ensemble des médicaments consommés par vos patients
âgés prenant au moins 7 médicaments par jour,
- éviter les
médicaments redondants ou inadaptés,
- alerter
les patients sur les risques encourus,
- éviter des
prescriptions hivernales supplémentaires par la promotion de la
vaccination antigrippale.
2 -
Diabète de type 1 et 2 |
L'enjeu
sanitaire :
Au moins d'un
patient diabétique sur deux bénéficie de trois des principaux examens
recommandés par la Haute Autorité de Santé (HAS) :
- 3 dosages
annuels d'hémoglobine glycosylée (HbA1C),
- une consultation
annuelle d'ophtalmologie,
- un ECG annuel.
L'objectif
:
Prévenir les
risques cardio-vasculaires en améliorant la prise en charge des
patients diabétiques.
Rôle du médecin
traitant :
- assurer
l'éducation du patient, vous-même ou conjointement avec des correspondants,
afin de réduire les facteurs de risques,
- mettre en
oeuvre systématiquement les recommandations de bonnes pratiques
de la HAS dans le suivi des patients.
L'enjeu sanitaire
:
- 1 femme
sur 8 est susceptible d'être confrontée au cancer du sein au cours
de sa vie,
- le nombre
annuel de nouveaux cas détectés a doublé en vingt ans (42 000
contre 21 200 cas en 1980),
- moins d'une
femme sur deux âgée de 50 à 74 ans est entrée dans le programme
de dépistage organisé.
L'objectif
:
Atteindre un
taux de participation de 80 % des femmes dans le programme de dépistage
organisé, condition nécessaire pour que l'effet soit significatif
en termes de réduction de mortalité.
Rôle du médecin
traitant :
Le dépistage
organisé est un examen de qualité totalement pris en charge par
l'Assurance Maladie :
- une double
lecture, qui permet de détecter 8 % de cancers supplémentaires,
- l'assurance
qualité, c'est-à-dire la vérification systématique des appareils
de radiologie.
D'aucuns pourraient
reprocher à ce programme son manque d'ambitions. Mais, à l'heure
où tous les médecins se plaignent de la lourdeur de leurs
différentes tâches, peut-on raisonnablement reprocher aux partenaires
conventionnels d'avoir privilégié des thèmes facilement accessibles
(tout en conservant un véritable enjeu de santé) ?
Une chose est
sûre, c'est que l'Assurance Maladie développera des outils visant
à faciliter le travail des médecins dans ce domaine, et que l'engagement
de tous dans ce premier exercice de la prévention médicale conventionnelle
aura des effets mesurables sur la santé publique.
Ainsi, l'accord
définit les pratiques et procédures contribuant à la réalisation
de mammographies en dehors du dépistage organisé. Il précise les
obligations réciproques des parties dans ce domaine, permettant
une activité mammographique d'un haut niveau de qualité, identique
sur l'ensemble du territoire ainsi que les modalités de suivi et
d'évaluation.
Consultez
l'AcBUS relatif à la mammographie
Le
suivi et les examens complémentaires des diabétiques de type 2 en
Auvergne en 2005.
Où
en sommes nous ?
Le
Service du contrôle médical Auvergne a réalisé un n° spécifique
de la revue Analyses Stat Thérapeutique qui fait le point sur le
diabète de type 2 basé sur l'analyse des données issues du régime
général durant l'année 2005. Comme vous pourrez le constater, si
l'ensemble des départements de la Région Auvergne a dépassé le seuil
de 80 % pour le dosage de l'hémoglobine glyquée, et a vu une amélioration
certaine pour le suivi des bilans lipidiques et le dosage de la
créatinine, des efforts sont encore à réaliser en ce qui concerne
le suivi ophtalmologique et cardio vasculaire en particulier pour
le Cantal.
Consultez
l'étude du Service du contrôle médical sur le diabète de
type 2
|