Rétrocession
: on avance
Le décret n°
2004-546 du 15 juin 2004 qui organise en France la " Rétrocession
" des médicaments par les établissements de santé est paru au journal
officiel du 16 juin 2004.
Attendu depuis
10 ans, ce décret met en œuvre la loi du 8 décembre 1992. Ce décret
constitue le texte de référence pour l'ensemble des dispositions
en vigueur. Il instaure une liste exhaustive de médicaments qui
peuvent être rétrocédés et précise les modalités économiques du
système.
Le principe
de rétrocession autorisée participe à l'élaboration d'une véritable
carte sanitaire de soins.
La rétrocession
hospitalière qualifie la possibilité par une pharmacie à usage intérieur
(PUI) d'un établissement de santé de vendre directement au public
des médicaments utilisés en milieu hospitalier.
Cette activité
exercée par les pharmaciens hospitaliers, permet aux malades non
hospitalisés de se procurer des médicaments qui pour diverses raisons
ne sont pas disponibles à l'officine.
Le principe
de la rétrocession prévu depuis longtemps par l'article L.5126-4
du code de la santé publique a été légalisé par la loi du 8 décembre
1992.
Celle-ci renvoyait
à des textes d'application et notamment à la publication d'un décret
qui devrait préciser les conditions et les critères de fonctionnement
du système.
Une
activité hospitalière autorisée :
Depuis 1992,
sauf exception, les circulaires ministérielles autorisaient les
seuls établissements de santé publics à pratiquer habituellement
la rétrocession.
En application
du décret, une circulaire ministérielle précise que tout établissement
de santé (public ou privé) qui en fait la demande peut être autorisé
à avoir une activité de rétrocession.
Celle-ci va
dans le sens de l'article L.162-17 du code de la sécurité sociale
qui indique que les médicaments rétrocédés ne sont pris en charge
ou ne donnent lieu à remboursement qu'autant "qu'ils sont délivrés
par une pharmacie à usage intérieur d'un établissement de santé
dûment autorisée".
L'autorisation
est délivrée par les directeurs des agences régionales de l'hospitalisation
(DARH) après avis du directeur régional des affaires sanitaires
et sociales (DRASS) et de l'ordre national des pharmaciens.
Les modalités
de demandes, dépôts de dossiers, ainsi que les échéanciers sont
prévus. L'Assurance maladie devra disposer de la liste des pharmacies
hospitalières autorisées.
Une
liste de médicaments qui peuvent être rétrocédés :
Dans la section
V dudit décret, traitant de la "vente de médicaments au public par
certaines pharmacie à usage intérieur", les articles R.5126-102
à R.5126-106 (ex R.5104-109 I à V) du code de la santé publique
précisent notamment les conditions d'inscription sur la liste des
médicaments qui peuvent être rétrocédés et les éventuelles modalités
de radiation.
Depuis la publication
du décret, plusieurs listes arrêtées par le ministre chargé de la
santé, sauf urgence, après avis du directeur de l'AFSSAPS ont été
publiées.
Consultez la
liste officielle des médicaments qui peuvent être rétrocédés
sur le site du Ministère de la santé.
Des
modalités de fixation de prix et de remboursement :
Le poids économique
de ce poste est en constante évolution depuis plusieurs années.
Il représentait environ 1 311 millions d'euros en 2003, selon le
rapport sur l'exécution de l'ONDAM 2003 publié en juin 2004. Le
taux d'évolution était de plus de 30 % par rapport à 2002.
A la section
V du décret, l'article R.5126-107 à 110 (ex R.5104-110 ; I à IV)
fixe les conditions économiques d'élaboration des prix de cession
et les modalités de remboursement des médicaments qui peuvent être
rétrocédés.
Fixation
des prix :
Le décret prévoit
3 modes de calcul différents du prix de cession selon le statut
du médicament :
- Médicament
avec autorisation de mise sur le marché (AMM)
Prix de vente du médicament aux établissements + marge forfaitaire.
- Médicaments
avec ATU de cohorte ou nominative
Prix
d'achat de la spécialité par l'établissement + marge forfaitaire.
- Préparations
hospitalières et préparations magistrales
Somme de leur coût de fabrication + marge forfaitaire.
- La marge
forfaitaire est fixée par le ministère. Elle est censée couvrir
les frais relatifs à l'activité de rétrocession.
Remboursement
des médicaments qui peuvent être rétrocédés :
Le décret indique
que le remboursement des médicaments sera effectué sur la base du
prix de cession au public.
Consultez
le décret n° 2004-546 du 15 juin 2004
Consultez
la loi du 8 décembre 1992
Consultez
l'article L 5126-4 du code de la santé publique
Consultez
l'article R 5126-102 à R 5126-106 du code de la santé publique
Consultez le
site du Ministère de la santé
|